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L'interview de Noël : Aurélie Chateaux-Martin

Publié le par Lara Lee Lou Ka

L'interview de Noël : Aurélie Chateaux-Martin

Comment fêtes-tu les fêtes de noël ? Es-tu plus pyjama party ou fiesta-boumboum ?

Je n’aime pas spécialement Noël en soi. Par contre, c’est un moment où je retrouve souvent toute ma famille maternelle (4 générations se rassemblent, entre 40 et 50 personnes) pour une semaine entière. Ma grand-mère loue des gîtes, et nous passons du temps ensemble, c’est un moment de retrouvailles. Le Réveillon ne se fait pas toujours le jour J (parce qu’en vrai, on s’en fiche un peu, du jour de Noël ! Il y a deux ans on l’a fait le 26, je crois), par contre chaque année on choisit un thème en commun (par vote) et on se déguise, on décore la salle, on essaie de faire un repas qui a un rapport avec le thème, on trouve des jeux pour animer la soirée. Il y a trois ans, par exemple, c’était thème Japon. Nous étions tous.tes constumé·es, nous avons fait des makis et autres plats japonais en commun, j’ai animé un karaoké, etc. C’est très festif et ça me plaît bien plus que « juste » de fêter Noël, une fête qui n’a pas de sens pour moi. Si je ne suis pas avec ma famille, par contre, je ne fais rien du tout. Soirée pépère avec mes enfants, comme les autres jours de l’année, quoi !

Chocolat chaud ou guimauves grillées ?

Chocolat chaud !

Dans un monde parfait : où aimerais tu passer noël et avec qui ?

À Naÿl (la cité des enfants des fées dans mon univers fantasy) avec Maël (ma muse), ses enfants, ses amis, sa tribu (et puis mes enfants aussi, bien sûr). C’est un peu ma famille, et je suis souvent triste de ne pas pouvoir aller m’exiler là-bas avec eux tous…

Quel est le souvenir de noël que tu chéris le plus ?

Comme je l’ai dit, Noël n’a pas de sens, pour moi. Par contre, j’ai un duo de personnages que j’appelle Noël (Noé + Maël), et j’ai des tas de bons souvenirs avec eux.

Quel est le plat typique de noël que tu préfères ?

Je n’aime pas spécialement les plats typiques de Noël. Mais j’ai des souvenirs de nougat glacé qui me font monter la salive à la bouche,

et aussi, avec ma tante, quand j’étais plus jeune, on cuisinait ensemble du nougat noir maison lors de la semaine de Noël et ça… c’est de la tuerie.

Que préfères tu dans la période de noël ? Le temps ? La boustifaille ? Les cadeaux ? Autres...

Rien du tout. Je déteste cette période. J’ai des douleurs hivernales, en plus, et il ne neige plus depuis des années. En cette période, tout ce à quoi je pense, en général, c’est à bientôt partir en voyage très, très au sud… Je n’aime pas non plus spécialement manger, encore moins devoir me taper la cuisine. Et les cadeaux… ce n’est pas que je n’aime pas qu’on m’en fasse, évidemment ça fait toujours plaisir. Mais c’est une des choses que je déteste même dans nos retrouvailles familiales, le moment des cadeaux : imaginez, 40 personnes qui s’offrent des cadeaux. C’est interminable, c’est d’un chiant que je regrette chaque année.

Quelle est la chanson qui t’évoque noël ?

J’imagine que j’associe Noël avec Douce Nuit, Sainte Nuit. Pour moi ça reste une fête religieuse (d’où le fait qu’elle n’a pas de sens pour moi, aussi).

Quel est le film que tu regardes/ le livre que tu lis (ou les deux) toujours à cette période ?

Aucun. Je n’aime pas vraiment tout ce qui touche à Noël. Les romances, je les trouve souvent cucul. Il y en a quelques bonnes, mais en fait, tout le tumulte qu’il y a tous les ans autour de Noël (et qui commence désormais le 1er octobre…) me file de l’urticaire. Il y a un film que j’ai beaucoup aimé, quand même, c’est Le Père Porcher (tiré du bouquin du même nom, de Terry Pratchett, que je n’ai pas encore eu l’occasion de lire). Sans doute parce qu’il prend tout à contrepied et ce avec un humour d’une intelligence que j’adore.

As-tu déjà évoqué la période de noël dans un de tes livres ?

Oui, ça m’est arrivé. C’est une période incontournable même quand on ne l’aime pas. L’an dernier, j’ai sorti un bouquin en décembre, qui s’appelle Un documentaliste fête Noël. C’était la continuité logique de l’histoire de base (Adopte un étudiant), puisque cette dernière se passe en novembre et que les deux personnages, qui se cherchent (c’est une romance) n’ont pas envie de se quitter pour les fêtes de fin d’année. Ce n’est donc même pas à proprement parler une romance de Noël, je dirais. On y fête Noël, et le Nouvel An aussi, selon deux traditions différentes (une bien française, et une cubaine), mais on y parle surtout de rencontrer la famille de son compagnon, d’homophobie, de racisme, de questionnements à l’aube de l’adolescence… le tout avec légèreté, malgré tout, le but était d’écrire un feel-good. J’ai écrit un autre roman « de Noël », mais qui n’a rien à voir, se déroule dans un autre univers, et est en fait une histoire érotique à 5 participants mettant en scène, en personnages principaux, les fameux Noé et Maël. Il m’est arrivé que Noël soit présent dans un autre roman (généralement complètement « hors saison » niveau sortie littéraire) parce que ça fait partie du quotidien du héros.

Quel est le cadeau que tu aimerais recevoir ? (Papa Noël est abonné à mon blog... on ne sait jamais...)

Du soleil toute l’année ! Ou sinon un voyage à Naÿl. Quitte à ce que le papa Noël existe, hein, il peut bien faire un effort.

Quelle personnalité aimerais-tu inviter pour passer les fêtes avec toi ?

Aucune, je ne veux pas passer les fêtes.

Quelles choses ne fais-tu pas à noël mais que tu aimerais faire ( ex : faire du ski ou cuisiner pour tout ton village un repas de noël) ?

Partir en voyage dans un pays chaud ! En fait je pars en théorie tous les hivers, sauf depuis la situation Covid, mais je le fais entre fin décembre et début janvier. En vrai j’aimerais partir de novembre à avril, moi.

Lequel de tes livres aimerais-tu que le père noël offre à toute la planète ?

C’est une question difficile. J’ai plus de 100 bouquins publiés. Mais tous n’ont peut-être pas le même impact, la même importance. Je crois que j’aimerais que tout le monde puisse lire « Femme ». C’est un roman à la fois dur et doux, qui parle de non-binarité, de se sentir à la fois homme et femme, mais aussi d’homophobie… et d’un premier amour. Kev’, le personnage principal, est donc gay et non-binaire. Il a dix-sept ans, il voudrait devenir rugbyman professionnel. Il a des parents extrêmement homophobes, et a toujours pensé qu’être gay n’était pas ok, qu’avoir envie de porter des tenues, coiffures, bijoux, maquillage « de femme » était une abomination. Il s’est toujours contenu, pourtant il est profondément malheureux. Il se déteste, et il tente de prouver au monde qu’il est « un homme, un vrai » en harcelant James, un de ses camarades du lycée, ouvertement gay, et dont il est secrètement amoureux. C’est un livre qui n’est pas tout public, d’abord parce qu’il possède des passages vraiment durs, mais aussi parce qu’il y a de l’érotisme dedans. Mais je pense que c’est un livre que les ados et les adultes devraient lire. Les romans, selon moi, cela permet de s’ouvrir l’esprit, d’entrer dans la tête de quelqu’un que nous ne sommes pas et de comprendre son point de vue, son ressenti, son vécu. En suivant l’univers intérieur des personnages, on vit un peu ce qu’ils vivent, et cela nous permet de lutter contre nos propres préjugés (on en a tous.tes, tout le temps, et c’est normal), d’appréhender le fait que la réalité est multiple, qu’elle est unique à chaque personne. De devenir plus bienveillant·e, plus informé·e, aussi, sur des sujets qui nous échappent…


 

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