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Extrait de la dernière des Liomages

Publié le par Lara Lee Lou Ka

Extrait de la dernière des Liomages

CHAPITRE 1

Maelis secoua ses longs cheveux fauves aux reflets rouges. Ses yeux d’ambre se plissèrent jusqu’à devenir deux minces fentes. Les imbéciles, se dit-elle en son for intérieur, ils ne m’ont pas crue ! Ils vont droit à la mort !

Se morigénant sur son manque de persuasion quant à convaincre une tierce personne qu’elle pouvait voir son devenir, elle enfourcha prestement son bel étalon à la robe alezane qui répondait au nom de Sauvage. Seule Maelis pouvait le chevaucher sans y risquer sa vie. C’était un cadeau de son père. Lui-même n’avait jamais pu rester plus de quelques secondes sur le dos de cet animal robuste et plus haut que lui.

De la race des Flamboyants, Sauvage n’acceptait de transporter que Maelis et elle seule. Plus d’une fois ses robustes jambes arrière avaient blessé les voleurs qui l’avaient frôlé de trop près ou certains jeunes hommes mal intentionnés vis-à-vis de sa cavalière. Farouche et indépendant, il portait bien son nom. Pourtant, Sauvage avait donné son cœur à Maelis et la jeune fille le lui rendait bien.

De son regard si particulier, la jeune fille scruta l’horizon. Un nuage de poussière s’élevait dans le lointain. D’un coup de talon, elle encouragea sa monture à le rattraper tout en sachant à l’avance ce qu’elle trouverait en arrivant.

Ils ne sont pas si loin, soupira-t-elle, se pourrait-il qu’une fois au moins je puisse sauver quelqu’un dont je vois la mort ?

Bien qu’elle fut consciente que la réponse serait toujours la même, elle fit galoper Sauvage dans la direction qu’avaient prise les voyageurs. Ce n’était que de simples commerçants qui cherchaient leur chemin dans le désert d’Essable. Ils lui avaient demandé conseil et elle leur avait interdit de traverser la piste sablonneuse de jour. Ils s’étaient ri d’elle et ne l’avaient point prise au sérieux.

Elle se pencha sur l’encolure havane de Sauvage et lui murmura quelques mots à l’oreille. Le Flamboyant parut comprendre ce que lui demandait sa cavalière et accéléra le rythme de ses foulées. Maelis voulait les sauver. À quoi cela lui servirait-il de lire dans l’avenir si ce n’était pour protéger les plus faibles ?

Elle trouva leurs corps, à l’endroit exact qu’elle avait vu dans son flashvenir. Égorgés et dépouillés de tous leurs biens, gisant auprès du puits de Nonsansoif. Les brigands d’Essable avaient été rapides. Encore une fois. Maelis savait qu’elle n’aurait rien pu faire. Jamais la lecture de l’avenir ne lui avait permis de sauver qui que ce soit.

Elle n’avait que quinze ans mais sa vie avait été si riche d’évènements tragiques qu’elle avait souvent l’impression d’être bien plus âgée.

Deux ans plus tôt, elle était devenue orpheline et avait été jetée dans cette vie errante bien malgré elle. Enfant unique d’un couple de brigands d’Essable, elle avait grandi dans un univers où étaient encensés la rapine et le meurtre.

Elle avait six ans quand son père lui avait offert sa première arme. Un joli coutelas au manche de nokifa sculpté. Il lui avait appris le maniement et le lancer de l’arme blanche et quelques mois plus tard, la fillette touchait une cible à quinze pas. Sa mère lui avait enseigné l’art de l’esquive et du vol à la tire. Plus tard étaient venues les leçons de combat à mains nues puis à l’épée.

À l’aube de ses treize ans, un régiment d’Hommes du Roi avait rasé le camp des brigands. Une dénonciation. Un traître était sûrement parmi eux. Qui ? Maelis le saurait un jour et elle s’était promis de le tuer. Ce fut une boucherie sans nom.

Seuls les jeunes enfants et quelques adolescents furent épargnés. Pourquoi ? Nul ne le sait. Il se peut que les soldats n’aient pas eu le cœur à massacrer des gamins qui avaient le même âge que les leurs. Peut-être. Ou était-ce un ordre royal afin que les plus jeunes se souviennent de la clémence de Rory Le Galant, premier du nom.

Erreur ! La vengeance était un poison. Les rescapés du massacre l’avaient déjà dans leurs veines. Quel que soit leur âge.

Ce jour-là, tragiquement, Maelis reçut son don de double vue. La mort de sa mère qui le possédait lui transmettait automatiquement. Malgré son jeune âge, la fillette comprit que celui-ci serait exploité à mauvais escient si elle restait avec les survivants. Les mots « sang » et « vengeance » revenaient trop souvent dans la bouche de ceux et celles qui avaient vu leurs parents mourir sous les coups des Hommes du Roi.

Comment sa mère avait-elle pu ne pas prévoir ce massacre ? Longuement, Maelis réfléchit à la question. La seule réponse plausible qu’elle trouva ce fut que nul ne peut prédire son propre sort. Faisant partie de ceux qui seraient tués, sa mère avait eu sa double vue occultée.

Maelis soupira. Elle toucha du bout des doigts les deux magnifiques épées qui lui battaient les cuisses. Ultime cadeau de son père. Celui-ci devait lui offrir pour ses treize ans. La jeune fille les avait découvertes en fouillant la maison de ses parents à la recherche de ce qu’elle pouvait emporter. Elle jeta un œil sur les fontes en cuir qui pesaient légèrement sur les flancs de Sauvage.

Elle n’avait quasiment rien pris. Quelques potions et autres ustensiles médicaux, un peu de nourriture, ses épées, son cheval et le médaillon de Rippour. Le bijou à la facture ancienne pendait à présent à son cou. Héritage ancestral des femmes Liomages. Médaillon qui avait, dit-on, des pouvoirs magiques qui sommeillaient en lui en attendant la révélation de L’Élue. Jusqu’à présent, ce n’était qu’un simple ornement d’or pur qui se balançait entre les petits seins de Maelis au rythme du pas de son cheval.

Secouant la tête, la jeune fille chassa les noires pensées qui lui obstruaient les neurones. Elle avait accompli son devoir de mémoire en enterrant les voyageurs et en gravant une pierre de souvenir. Le plus urgent, vu les nuages sombres qui s’amoncelaient non loin d’elle, était de trouver un abri pour la nuit. Son estomac grommela son mécontentement et elle réalisa qu’elle n’avait rien mangé depuis la veille au soir.

Comme par enchantement, une taverne apparut le long du chemin caillouteux. La seule voie praticable qui traversait la région de la Rogrie. Maelis fronça les sourcils qu’elle avait peu fournis. Quelle était cette auberge ? Ce n’était pas la première fois qu’elle passait par ici et jamais elle n’avait vu cette maison de pierres brunes au toit de chaume. Elle paraissait ancienne, comme si elle avait toujours été bâtie en ce lieu.

Pour connaître la suite des aventures de Maelis, ouvrez le livre de la dernière des Liomages et laissez-vous porter par cette histoire…

 

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Extrait de la Prophétie d'Oulibanki (Sheendara 2)

Publié le par Lara Lee Lou Ka

Extrait de la Prophétie d'Oulibanki (Sheendara 2)

Laissez-moi descendre de cet enfer flottant ! gron­da Criip en se précipitant sur la passerelle qui venait tout juste de toucher terre.

Pousse-toi, l’écailleux, couina Uruk en posant sa patte velue sur les naseaux fumants du petit dragon, je passe d’abord !

Et pourquoi serais-tu le premier, vieille carpette ve­lue ? grogna Criip en repoussant l’orque vers le milieu du pont.

Laisse-le descendre, Criip ! intervint fermement Kelm, il est encore malade !

Le petit dragon se recula juste à temps pour voir cou­rir à terre l’écritorien qui se tenait la bouche fer­mée avec l’une de ses pattes. Il se mit à vomir ses tripes dès qu’il fut sur la terre ferme.

Sympa la traversée ! grinça Timmin en s’adres­sant à Criip. Entre tes jérémiades et les vomisse­ments d’Uruk, la balade a été super agréable !

Piteux de s’être laissé aller à pleurnicher durant tout le voyage, le petit dragon s’empressa de re­joindre Uruk, suivi par les trois simpalidis qui lui mur­muraient de gentilles paroles pour le réconforter.

Même dans les Farwfz, ça ne puait pas autant, cra­cha Maître Kimmi qui nettoyait les vomissures qui souillaient le pont du bateau.

C’était juste un peu plus boueux, plaisanta Kel­nyann qui lui prêtait main forte après avoir réquisi­tionné le nain pour ce travail fort peu plaisant.

Pendant que certains lavaient le bateau, d’autres des­cendaient à terre tous les paquets, tonneaux et autres bagages utiles à l’expédition. Rouge-Fier leur avait même fourni un nouveau moyen de transport pour leurs marchandises. Seulement, il était en pièces dé­tachées et il fallait que les compagnons l’assemblent afin de pouvoir s’en servir. Elwynn, Mia­kas et Kelm s’attelèrent à cette tâche, aidé par Man­dion qui déchif­frait le schéma dessiné sur un parche­min qu’ils avaient trouvé, roulé et attaché avec les différents morceaux de bois.

On va enfin pouvoir remettre tout ce barda dans une charruette, soupira l’elfe en disposant toutes les différentes pièces du puzzle selon les indications du druide.

C’est une carriotte en langage reddin, souligna Mandion avant de montrer du doigt deux mor­ceaux qui devaient s’emboîter l’un dans l’autre.

Carriotte ou charruette, dit Miakas, ne chipo­tons pas avec les mots, ce n’est qu’un roule-charge !

Une charruette possède deux roues, une car­riotte en a quatre, expliqua doctement le druide au centaure comme s’il était un élève peu attentif. Chaque mot à sa signification. Une charruette n’est pas une carriotte et je suis sûr que ton roule-charge est encore différent, me trompé-je ?

Non, ça n’a qu’une seule roue et nous le pous­sons à la force des bras, avoua Miakas.

Il existe aussi des charruettes qu’on pousse à la force des bras, dit Oryann en déposant des pa­quets à terre. Kelnyann en avait une quand elle habitait le long de la forêt des Sapineux.

Tout en devisant sur les différents modèles de trans­port de marchandises, la carriotte fut assez faci­lement assemblée par les trois compagnons.

Regardez ce que j’ai trouvé dans les bagages, s’ex­clama Timmin en montrant une chaise en bois.

Pose là ici, dans la carriotte, lui répondit Man­dion après avoir consulté son parchemin. Il faut la fixer afin qu’elle ne bouge pas.

À quoi ça sert, demanda Mariska en se rappro­chant.

Encore un cadeau de Rouge-Fier, souligna Merlin en souriant.

Un siège pour qu’Uruk n’ait pas à remonter sur un simpalada, expliqua Mandion.

Il en a de la chance, dit une voix claire.

Sortant des eaux, Yavana s’avançait gracieuse­ment vers eux. Elwynn rougit violemment quand il s’aperçut que la naïade ne portait aucun vêtement et que cela n’avait pas l’air de la déranger. Le prince Fäienis alla à sa rencontre à grands pas et la recou­vrit d’une grande cape afin de cacher sa nudité.

Je croyais que les elfes n’étaient pas pudiques, murmura Oryann. J’ai toujours entendu dire qu’ils évoluaient dans le plus simple appareil, que ce soit dans les forêts ou dans les eaux.

Pas les Fäienis, répliqua doucement Merlin. Je les ai toujours vus vêtus. Je crains que les naïades n’aient pas la même conception de la pu­deur. Ma fille a l’air de lui en faire voir de toutes les couleurs !

Le grand mage ne croyait pas si bien dire. Les amou­reux se disputaient non loin d’eux et Yavana avait lais­sé tomber la cape à terre alors que l’elfe ten­tait de lui remettre de force sur les épaules.

Kelnyann intervint fermement dans leur conversa­tion en invitant gentiment la jeune limnade à enfiler la tu­nique légère qu’elle lui apportait. Yavana obtempé­ra car si la voix de la Sorcière était douce, son regard était hypnotique. Et la naïade eut soudainement l’im­pression qu’il fallait qu’elle se vêtit rapidement.

Kelnyann venait juste de mettre en application l’un des enseignements reddins que lui avait appris Pen­sée-Pure.

Peu de temps après, le bateau s’éloigna sur le fleuve et la petite compagnie débuta son exploration de la steppe des Fous. C’était une immense étendue semi aride où seuls de grands arbres bleus pous­saient. En­fin, seul leur feuillage était bleu car leur tronc était sombre, tordu et squelettique. De petits animaux sau­tillants au pelage épais, à la queue ronde et touffue,

aux longues oreilles tombantes et au museau poilu, gravitaient autour d’eux comme s’ils voulaient servir d’escorte à la caravane.

Je me demande si ça se mange, dit un des sol­dats de Finus en les observant.

Hamel est un gourmand ! se moqua son compag­non d’armes. Dès qu’il voit un animal, il l’ima­gine en brochettes !

Les sourcils froncés, Elwynn leur fit signe de se taire. Il n’était pas tranquille. Ses yeux ne voyaient rien mais son intuition aiguë l’avertissait d’un danger im­minent. Il repensait à ces hommes à la peau noire et aux cheveux rouges qu’il avait été le seul à voir cam­per près des arbres bleus de la berge du fleuve Rouge. Mais ces arbres étaient à présent derrière eux et l’elfe n’y avait vu personne.

Un cri se fit entendre. C’était un signal de rallie­ment. De nombreux hommes apparurent juchés sur des montures semblables aux simpaladas si ce n’était la petite excroissance pointue qu’elles por­taient sur leur front.

Les hommes noirs aux cheveux rouges, mur­mura Elwynn.

Les pillards de la steppe, renchérit Merlin. Un peu d’exercice, les enfants ?

Ils sont nombreux, souligna Mandion.

Mon épée commençait à rouiller, s’exclama Oryann, joyeuse. Enfin, de l’action !

Un mot de toi, Kelm, et mon arc lâche son trait, dit aussi Mariska.

Kelm ne disait rien. Il observait. C’était les hommes noirs de la vision d’Elwynn. Le jeune homme dénom­bra plus d’une centaine d’assaillants et lorsqu’il se re­tourna, il vit qu’ils étaient encerclés.

 

Pour connaître la suite des aventures de Kelm et ses amis, ouvrez le tome 2 de Sheendara : la prophétie d'Oulibanki. 

 

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Extrait de la légende de la Pierre Sacrée (Sheendara 1)

Publié le par Lara Lee Lou Ka

Extrait de la légende de la Pierre Sacrée (Sheendara 1)

CHAPITRE I

 

La végétation luxuriante et brillante de rosée semblait s’éveiller en même temps que l’homme qui gisait sur son sol, nu. Il cligna des yeux. Son regard était aussi bleu que le ciel au-dessus de lui. Puis il grimaça en portant la main à sa tête.

Bon sang, maugréa-t-il en se redressant à demi. Que s’est-il passé ?

Sa mémoire lui faisait défaut. Rien. Il ne se rappelait de rien avant ces quelques minutes. Il voulut se lever mais le sol sembla se dérober sous ses pieds. La tête lui tournait. Il se rassit précipitamment. Il se sen­tit soudain seul au monde, comme un naufragé ve­nant de s’échouer sur une île déserte.

Où que son regard se pose, il n’y avait que la forêt. Des arbres majestueux, avec de magnifiques feuillages roses et or, l’entouraient.

Au bout d’un certain temps, il essaya à nouveau de se lever. Sa tête le faisait toujours souffrir mais c’était supportable. Il voulait savoir où il se trouvait. Il se mit en marche. Se laissant guider par son instinct, il s’en­gagea dans la forêt qui semblait lui ouvrir ses futaies comme des bras amoureux.

Il marcha aussi longtemps qu’il le put, mais quelle que soit la direction qu’il prenait, seuls des arbres et de grandes fougères violettes semblaient exister dans cet endroit. Il commença à s’inquiéter.

Il avait froid et pourtant son corps nu était ruisselant de sueur. Il avait faim et ne voyait rien de comestible autour de lui.

Il ne savait pas où il était, ni qui il était. Sa mémoire était une page blanche.

Soudain, un bruit discret se fit entendre derrière lui. Il sursauta et son pied se prit dans une racine. Il som­bra dans le néant après que sa tête eut touché le sol.

 

***

 

Jour 1

Carnet de bord du Professeur Q.

 

X00032 est arrivé à destination. Le transfert de notre monde vers Sheendara s’est réalisé sans aucun pro­blème.

Enfin ! Nous y sommes arrivés !

Il aura fallu trente et un échecs pour aboutir à cette victoire !

Nota bene : Afin que mes notes soient plus claires pour tous ceux qui n'appartiennent pas au Consor­tium, je tiens à faire quelques précisions : Une porte sur ce monde inexploré s’est ouverte il y a plusieurs décennies. Le professeur Matthews est celui qui peut se prévaloir de la découverte de la pierre qui marque l’entrée de ce monde parallèle. De tous les carac­tères gravés sur ce monolithe, un seul a pu être dé­crypté : SHEENDARA, et nous pensons que c’est le nom de ce monde nouveau.

Revenons à X00032.

Les capteurs ont réussi à le suivre dans le passage. Pour la première fois, aucun instrument de repérage n’a été abîmé. Nous avons bien fait de renforcer leurs protections électromagnétiques ! Ces nanoma­chines, quasiment invisibles à l’œil nu, sont de mer­veilleuses caméras volantes qui peuvent suivre un sujet durant une centaine de jours selon leur pro­grammation. Elles perçoivent et transmettre les fré­quences cardiaques. Il faut savoir que chaque per­sonne envoyée sur Sheen­dara a subi une batterie de tests médicaux et nous avons enregistré toutes ces informations. Les capteurs se servent de ces don­nées pour reconnaître la per­sonne qu’ils surveillent.

X00032 semble reprendre conscience doucement. Ses signes vitaux sont excellents.

X00032 a été choisi parmi quarante-sept prisonniers, tous condamnés à la peine capitale.

Il mesure un mètre quatre-vingt-dix et pèse quatre-vingt-dix-huit kilos.

C’est un ancien combattant de l’Élypse, entraîné aux arts martiaux ancestraux.

Il est réputé pour avoir un mental d’acier.

Il a été condamné pour rébellion à l’ Élypse lors de la crise de 71.

Les questions qui se posent sont les suivantes : arri­vera-t-il à survivre dans ce monde inconnu et inexplo­ré ? Saura-t-il affronter tous les dangers présents et à venir ? Aura-t-il conservé toutes ses facultés, tant mentales que physiques, suite à ce voyage ?

Il ne pourra compter que sur lui-même.

Aucun de nous n’est habilité à l’aider.

Le Consortium Scientifique que je préside est compo­sé de cinq savants. Il a pour seul objectif d’observer la possibilité de survie d’un humain en terrain hostile et inconnu.

Les capteurs le situent au milieu d’une végétation dense et ne décèlent aucune vie humaine à proximi­té.

X00032 se déplace.

Toujours aucun signe de vie dans les parages.

Seules quelques interférences font clignoter nos ra­dars.

Sûrement les résidus du champ électromagnétique du passage.

 

***

 

Encore un !

Autour du corps allongé de l’homme nu, la forêt sem­blait danser. Mais ce n’était pas des arbres : de longues formes brunes s’agitaient autour de lui, le frô­lant de leurs branchages afin de tenter de le ré­veiller.

Il est presque semblable à l’autre !

L’homme ouvrit les yeux… et les referma aussitôt, sur­pris par l’apparence des êtres qui l’entouraient.

Ne crains rien !

Quelle était cette voix qui résonnait dans sa tête ? Craintif mais curieux, l’homme ouvrit doucement les paupières. L’azur de son regard accrocha l’ébène de celui de la créature la plus proche. Constatant que ces êtres n’avaient pas l’air hostile, il se redressa douce­ment sur son séant et les détailla avec plus d’aplomb.

C’était des femmes… enfin, ces créatures avaient l’ap­parence de grandes femmes avec leur très haute sta­ture (elles étaient beaucoup plus grandes que lui) et leur corps mince et élancé. Tout comme les hu­mains, elles possédaient deux jambes et deux bras, et leur vi­sage était fin. Elles avaient toutes de grands yeux noirs qui s’étiraient en amande vers leur front, qu’elles avaient haut et dégagé. Leur peau ressem­blait à de l’écorce. Elles avaient toutes une longue chevelure faite de feuilles multicolores.

Il étendit la main afin de frôler le bras de l’une d’entre elles, mais celle-ci se déroba. Peut-être avait-elle aus­si peur que lui en cet instant ?

Soudain, quelque chose bougea le long du torse de l’une des créatures. L’homme se raidit d’appréhen­sion quand il vit une sorte de longue liane, naissant à la base du cou, qui ondulait autour de chacune d’elles.

Quel est ton nom ?

Encore cette voix dans sa tête. L’homme regarda tour à tour les créatures. Elles essayaient de commu­niquer avec lui. Il voulut leur répondre mais sa mé­moire lui fit défaut. Comment s’appelait-il ?

Je ne sais plus, avoua-t-il dans un souffle… je ne me rappelle plus. Je ne sais pas qui je suis, ni com-

­ment je suis arrivé ici. Je me suis juste réveillé au mi­lieu de nulle part, dans un endroit que je ne recon­nais pas…

L’homme s’interrompit. Il parlait tout seul à voix haute devant ces êtres qui n’avaient rien d’humain et qui le regardaient comme une découverte extraordinaire. Il devenait fou. Elles ne pouvaient pas le comprendre. Et cette voix qu’il entendait dans sa tête, était-ce tout simplement son imagination qui lui jouait des tours ?

Nous t’appellerons Kelm, dit la voix dans sa tête. Cela veut dire « Inconnu » dans le langage de notre peuple, les Femmes-Liane. Et non, tu n’es pas fou. Je comprends ton langage mais je n’ai pas de cordes vo­cales pour te répondre. Alors j’utilise la pensée.

La créature qui lui parlait ainsi s’était installée dans son champ de vision et son regard noir plongea dans le sien comme si elle voulait lui communiquer ce qu’elle ressentait.

Va pour Kelm, maugréa l’homme, de toute façon, je ne me rappelle rien. Alors un nom en vaut un autre. Et vous, quel est votre nom, ajouta-t-il en fixant son in­terlocutrice.

Kaya, répondit-elle, je suis la sita, c’est à dire, celle qui dirige le clan des Femmes-Liane. Je suis la seule à pouvoir communiquer avec toi car mes sœurs ne pos­sèdent pas le langage humain.

 

Pour connaître la suite des aventures de Kelm, ouvrez le premier tome de la trilogie Sheendara, la légende de la Pierre Sacrée et laissez vous guider sur cette terre inconnue peuplée d'êtres différents. 

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Extrait de Vorgs !

Publié le par Lara Lee Lou Ka

Extrait de Vorgs !

CHAPITRE 1

La cité dévastée

De la poussière… Partout il n’y avait que de la pous­sière. Vivre dans la cité était devenu impossible telle­ment l’air était irrespirable. D’ailleurs, pouvait-on en­core appeler « cité » cet amas de ruines, de murs éven­trés où la violence était devenue quotidienne ? Les res­capés du Grand Cataclysme n’avaient plus de loge­ment, plus de travail et devaient se battre pour la nour­riture et les médicaments.

Il est temps de partir ! hurla Kassalia à la canto­nade.

Grande et de forte stature, cette femme d’une quaran­taine d’années avait décidé de sauver le plus de monde possible en les emmenant hors de la ville. Ai­dée par ses deux meilleurs amis, Looper et Hoolee­venn, elle avait mis sur pied une expé­dition composée de plusieurs véhicules où étaient entassés les maigres biens qu’ils avaient pu sauver et le nécessaire de sur­vie qu’ils avaient pu voler à droite et à gauche. Pour l’heure, une centaine de rescapés les attendait à la périphé­rie de l’ancienne grande cité. L’idée de Kassa­lia était de trouver une terre d’ac­cueil non décimée par le Grand Cataclysme pour y construire un nouvel Eden.

Hooleevenn fit vrombir le moteur du side-car, invitant Kassalia à monter der­rière lui, Looper s’étant déjà glissé dans le side. Le trio fila à vitesse moyenne à tra­vers les rues dévastées de la cité où mendiaient de pauvres hères.

Tu ne peux pas tous les sauver, gronda Hooleevenn lorsque Kassalia lui montra les mendiants. Tu as déjà une caravane d’une centaine de voyageurs qui t’at­tend.

Kassalia se renfrogna. Ses yeux noirs étaient tristes. Mais Hooleevenn était la voix de la raison. Elle ne pou­vait pas tous les sauver. Elle passa une main trem­blante dans ses cheveux bruns qu’elle portait très courts, signe d’énervement chez cette force de la na­ture qui ne baissait jamais les bras.

***

Souffrances...

Brûlures...

Morts...

Je veux que tout ceci cesse… Je ne peux plus le sup­porter...

Cette voix dans ma tête qui me pousse à tuer...

Ma peau durcit. Ma peau me gratte.

Je deviens une autre.

Jour après jour, je mue et je me transforme en… ça !

Je hurle, je pleure, je supplie...

Jamais il ne m’écoute et toujours il m’injecte cette sa­loperie de produit qui fait de moi ce monstre.

***

CHAPITRE 2

Le cadavre

Dans un bruit mêlant pétarades des pots d’échappe­ment et grincements des es­sieux rafistolés, la cara­vane avançait au pas, soulevant un large nuage de pous­sière orangée, limitant sa vitesse à celle de l’homme qui marchait au-devant, tel un éclaireur.

Le teint mat de celui qui passe sa vie au grand air, l’homme était un colosse d’en­viron deux mètres de hauteur avec une large stature qui équilibrait parfaite­ment son apparence physique. Des cheveux bruns striés d’argent bouclaient librement sur son cou de taureau. Son visage était beau avec des traits fins éclairés par des prunelles d’un vert lumineux. Une courte barbe mi-brune mi-argent encadrait des lèvres légèrement boudeuses. Son regard perspicace se po­sait avec dédain sur tout ce qui l’entourait, et un réel ennui semblait se dégager du colosse.

Mais il ne fallait pas se fier à son attitude. Au contraire, Hooleevenn Ac’’Manta était tout sauf dédai­gneux. Il étudiait avec sérieux son environnement afin de l’utili­ser au mieux. Cet homme avait une excellente mémoire. Il n’oubliait jamais rien ni personne. Mal­heur à celui qui lui faisait une crasse, il avait le don de se venger des années plus tard. Mieux valait ne pas être de ses ennemis.

Sur une partie de son front et de sa tempe droite étaient tatoués des glyphes d’une langue inconnue dans ce monde-ci, ce qui lui conférait une aura mysté­rieuse. Il portait un jean qui mettait en valeur ses longues jambes mus­clées. Son torse nu s’offrait sans pu­deur aucune au so­leil de cette fin d’après-midi. La fine poussière oran­gée qui pla­nait dans l’air depuis le Grand Cataclysme se mêlait à la sueur qui recouvrait sa peau. Sur les muscles saillants de ses bras étaient aussi tatoués des glyphes mystérieux dans le même style que ceux qui ornaient son front et sa tempe.

Hoo­leevenn Ac’’Manta marchait au rythme de son bâ­ton d’acier qu’il plantait réguliè­rement dans le sol aride du désert. Les rayons du soleil miroitaient sur la longue tige de métal où appa­raissaient de temps à autre les mêmes glyphes que les ta­touages du co­losse.

Soudain, l’éclaireur leva son bâton en l’air et toute la caravane stoppa dans un ef­froyable bruit de ferraille. Tous les voyageurs grincèrent des dents quand retent­it le bruit strident d’une centaine de véhicules freinant tous en même temps, soulevant de la poussière qui en­veloppa toute la caravane. Les voyageurs tous­sèrent quand les scories orangées se collèrent sur leur peau et sur la carrosserie des voitures. Quand la pous­sière re­tomba, tous les hommes présents ôtèrent le foulard qu’ils avaient sur leur visage pour éviter de respirer trop de résidus ter­reux.

Le conducteur du premier véhicule, un homme au physique décharné et au cheveu rare, sortit de la ca­bine de son gros camion d’aspect rouillé et beugla en remon­tant sans ménagement ses lunettes de myope sur son long nez fin :

Bordel, Hool ! T’es malade de nous faire stopper ici ! Même les charo­gnards ne s’arrêtent pas dans ce coin ! Tu sais où on est ? C’est l’endroit préféré des pilleurs de caravanes et…

Une quinte de toux l’interrompit et il cracha ses pou­mons. Il reprit avec une voix éraillée :

C’est ton satané machin qui t’a dit qu’on devait s’planter ici ?

Myope comme une taupe, le maigrichon fixait le bâton d’acier à travers le verre épais de ses lunettes rondes à monture d’écaille qui lui étaient encore tombées sur le bout du nez.

Hooleevenn Ac’’Manta, puisque c’était lui que l’homme au physique décharné surnommait affectueusement « Hool », regarda son bâton et grommela une ré­ponse en montrant du bout de son « satané machin » la forme étendue en plein milieu du chemin caillouteux.

Y’a un cadavre devant ton camion, expliqua enfin le colosse d’une voix de stentor pour être entendu de tous.

Son interlocuteur lui jeta un regard furibond.

Fais pas chier, Hool, j’pouvais lui rouler d’ssus : On s’en fiche des macchabées ! Y’en a tellement par les temps qui courent qu’on a déjà certainement roulé sur certains sans les avoir vus. Tu nous fais perdre notre temps ! Et c’est peut-être une manœuvre des pilleurs de caravanes !

Durant les quelques minutes qu’avait duré l’alterca­tion entre le binoclard excité et le colosse qui tentait de garder son calme, une foule de curieux avait jailli des véhicules. Hommes, Femmes et enfants s’étaient ag­glutinés autour du corps qui gisait au sol. En ces temps apocalyptiques, les enfants vivaient au même rythme que les adultes et leur innocence était depuis longtemps qu’un lointain souvenir.

Pour connaître la suite des aventures de Kassalia, Hooleevenn et Looper, ouvrez le livre VORGS! et laissez-vous emporter sur le chemin qu'emprunte la caravane menée de main de maître par Kassalia. 

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Extrait des aventures de la fée Paillette

Publié le par Lara Lee Lou Ka

Extrait des aventures de la fée Paillette

PAILLETTE ET PITOR LE GRIZZLI

 

Un peu de rose… un peu de bleu

Et tout sera plus merveilleux…

Un peu de jaune… un peu de vert

Et plus rien ne sera un mystère…

À qui pouvait appartenir cette si belle voix grave et veloutée qui était venue s’égarer dans les branchages endormis ? Qui chanton­nait ainsi dans cette partie de la Forêt Enchan­tée ?

Paillette voletait tranquillement entre les fleurs à peine écloses sous la douceur des rayons matinaux de l’Astre-jour. Paillette aimait ce moment de la journée, où les plantes et les gens s’éveillaient doucement (enfin… quand elle ne faisait pas la grasse matinée, elle aussi !)

Ce matin, il y avait cours de potions avec Ma­dame Courbouillon. Paillette avait horreur de ces leçons où chaque mixture préparée devant la classe par le professeur sentait encore plus mauvais que la précédente. La fillette n’avait confiance qu’en ses pouvoirs magiques et en sa baguette (même si cette dernière ne lui ap­partenait pas encore).

Le seul cours où elle excellait était celui de Monsieur Boideboulo qui enseignait la magie appliquée et l’utilisation pratique de la baguette ! Ah les exercices de magie appliquée ! Paillette adorait ça !

D’ailleurs, les longs détours qu’elle faisait par des sentiers inexplorés ou inusités, c’était pour s’entraîner en toute tranquillité, loin des re­gards. Un coup de baguette par-ci… et l’herbe devenait violette ! Un autre coup de baguette par-là … et l’eau du ruisseau se changeait en marmelade !

Tout à sa joie de pratiquer les derniers exer­cices dispensés la veille par Monsieur Boide­boulo, Paillette s’était éloignée du chemin ha­bituel qu’elle empruntait pour aller à l’école. Elle fit un long détour (oh ! Bien malgré elle ! ) Et elle venait de se rendre compte qu’elle ne serait jamais à l’heure pour le cours de potions quand elle entendit la voix chanter encore :

Un point à l’endroit … un point à l’envers …

La broderie n’est pas un calvaire…

Attirée par le chant caressant, la petite fée se faufila dans les sous-bois, se laissant guider par la voix de velours.

Fronçant ses jolis sourcils roux, elle scruta les environs : n’était-ce pas la Montagne de la Pierre Forte ? Celle qui abritait la tanière de Pi­tor le Grizzli ? Craintive, Paillette hésita. Les ours des montagnes n’étaient pas réputés pour leur amabilité ! Madame Petibonomme le leur avait bien répété en cours d’Histoire des Peuples de la Forêt Enchantée : les ursidés étaient carnivores, agressifs et dangereux.

La curiosité l’emporta. Se munissant de sa ba­guette, elle se rapprocha de quelques coups d’ailes. Elle parvint rapidement à l’entrée de la demeure de Pitor.

Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’elle aper­çut sa haute stature lovée dans un rocking chair et se balançant doucement à côté d’un bon feu de bois qui crépitait dans une belle cheminée ornée de roses sculptées à même la pierre. Sur les bûches rougeoyantes doraient des pommes qui commençaient à caraméliser sous l’effet de la chaleur.

Entre ses grosses pattes, Pitor tenait un fin carré de tissu qu’il était en train de broder dé­licatement.

Décidément, Pitor était bien différent des grizzlis que Madame Petibonomme avait évo­qués en cours !

Pour savoir comment se termine cette histoire, ouvrez le livre des aventures de la fée Paillette !

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Extrait du voisin de palier

Publié le par Lara Lee Lou Ka

Extrait du voisin de palier

CHAPITRE 1

 

SONNY

 

C’est quoi ce bruit ? Purée, il est 8h du mat’ et y’a tou­jours un con pour foutre le bordel quand je suis en congé ! Et en plus le dernier jour ! Je vais lui dire ma fa­çon de penser !

Je prends ma lampe torche autant pour m’éclairer que pour lui foutre sur la gueule s’il me fait chier. Ouais, je sais, je suis pas aimable. Jamais quand on me réveille en sursaut. J’enfile à la hâte un pantalon de jogging pourri par-dessus ma chemise de nuit tout aussi pourrie. Je noue mes cheveux à la va-vite avec un chouchou. C’est loin d’être sexy mais je m’en tape ! Là, j’ai tout juste envie de bouffer du voisin au petit déj’ !

Un autre bruit résonne dans le couloir comme si un tas de trucs lourds s’était étalé par terre. J’entends des jurons étouffés. Et à côté de ma porte d’entrée en plus ! Furax je l’ouvre sans m’offusquer un instant d’être en nuisette avec un pantalon destroy et les cheveux en pétard.

À ma gauche, dans le couloir, la porte de ma voisine de palier est ouverte. Manquerait plus que je sois tombée sur un cambrioleur ! Bon, d’hab, ils sont plus discrets. La lumière automatique du corridor s’éteint brutalement. Je détecte une silhouette sur ma droite qui ramasse des cartons. J’appuie sur l’interrupteur au moment où la per­sonne se redresse, des boîtes plein les bras. Je ne sais pas si c’est un homme ou une femme car la pile lui cache le visage. Mais avec de telles épaules, j’espère que ce n’est pas une nana ! Trois cartons vacillent en équilibre sur les avant-bras du nouvel arrivant.

Vous êtes qui ? j’aboie, agressive.

Bah oui, je suis jamais aimable le matin ! Surtout si je n’ai pas encore bu mon café. L’inconnu se penche et pose les cartons à terre. Il se redresse et là, je croise son re­gard.

Wow ! Je dois rêver ! Ça ne peut être lui ! Si en plus, il a l’accent canadien, je vais tomber dans les pommes ! Le sosie de Mike Dopud, ce bel acteur et casca­deur canadien est sur mon palier ! Sosie car, au contraire de Mike qui a les yeux gris bleu, les iris de mon inconnu sont vert pâle comme du jade. Mais qui c’est ce type d’abord ?

Je sens son regard sur moi. Je dois avoir l’air revêche, comme tous les matins.

Vous faites quoi ? demandé-je encore sur un ton tou­jours peu aimable, quoique radouci par la beauté du mec.

L’inconnu me jette un regard malicieux et, avec un sou­rire craquant, rétorque :

Ben, je cambriole votre voisine !

Avisant ma lampe torche qui s’élève rapidement au-des­sus de ma tête par un instinct primaire de l’ours au ré­veil, il ajoute :

Oh oh ! Je plaisante ! J’emménage voyons ! Je suis votre nouveau voisin. J’ai acheté cet appartement la se­maine dernière.

Et vous emménagez à 8h du matin pour faire chier vos voisins ? répliqué-je, toujours sur la défensive.

Il me jauge du regard un instant puis prend les cartons restés à terre et les transporte à l’intérieur de son ap­partement.

Entrez ! me crie-t-il par-dessus son épaule où est ta­toué un sablier ou une clepsydre, je ne saurais dire telle­ment le dessin est original. Je vais faire du café ! Il me semble que vous en avez besoin. Je ne voudrais pas que vous arriviez au boulot avec une humeur de chien à cause de moi.

Je suis en congé, grogné-je. C’est pour ça que je dor­mais encore à 8h ce matin !

Je veux tourner les talons et regagner mon lit quand il me jette un regard et me dit :

Laissez-moi me faire pardonner de vous avoir réveillée en sursaut. Un café, juste un café. Le temps de trouver où brancher mon tassimo ou truc du genre…

Truc du genre, répété-je. Vous ne savez même pas avec quoi vous allez me faire un café ?

Il ouvre un des cartons et en sort une superbe machine à expresso ultra luxe encore dans son emballage d’origine.

Cadeau de départ de mes anciens collègues pour ma mutation en province, m’explique-t-il patiemment. Je ne sais même pas comment ce truc fonctionne. Jusque là je ne buvais que du café soluble.

Je souris. Décidément, il me plaît ce type. Je vais lui don­ner une chance de se faire pardonner. Mieux vaut être en bon terme avec son voisin de palier. Surtout quand on en n’a qu’un et que nos portes d’entrée sont l’une à côté de l’autre en angle droit. Oui d’accord, surtout si le mec en question est beau à tomber par terre !

Je peux aller enfiler une tenue plus présentable ? lui demandé-je avec un sourire qui se veut avenant.

Il me détaille un instant moi, ma tenue débraillée et mes chaussons à tête de lion. Il me sourit et hoche la tête.

Je vous attends, dit-il seulement.

Et je rentre chez moi.

 

Lara Lee Lou Ka ( extrait du voisin de palier)

 

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